ENJEUX
Gabriel Daunais-Laurin
Âge : 20
Sexe : Homme
Nationalité :Québécoise
Établissement : Métro Saint-Jean-Baptiste
Poste occupé : Commis Épicerie
Ancienneté : 2 ans et demi
Études : Sciences humaines au Cégep du Vieux-Montréal
Ancienneté comme délégué : moins d'un an
Qu’est-ce qui t’a donné le goût de devenir délégué?
D’abord, j’aime beaucoup mon travail, j’aime ce que je fais, j’aime la relation avec les clients et je me suis rendu compte au fil du temps que c’est plus que ça aussi, il y a tous les employés avec qui on travaille et nos conditions de travail. Ensuite, il y a peut-être un aspect plus idéologique à ça aussi, parce que bon je vais au Cégep et je suis informé de ce que c’est le mouvement syndical et je me définirai comme quelqu’un qui est plutôt progressiste aussi, donc ça va un peu dans le même sens. Également, je suis surtout attiré vers les emplois qu’on dit de relation d’aide, alors c’est évident que d’écouter des employés qui vont raconter ce qui ne va pas, ça me plait aussi et surtout de répondre à leurs problèmes et d’essayer de faire quelque chose avec les difficultés qu’ils vivent.
Tu as été nommé en poste?
Exactement, il n’y avait pas vraiment de «challenge» ou quoi que ce soit, il n’y avait personne de pressenti pour ce poste-là d’ailleurs donc, je trouvais ça un peu triste aussi de voir que personne ne s’intéresse à ça, même que ce soit du côté des jeunes ou des gens plus âgés, il n’y avait pas vraiment d’intérêt de ce que j’ai cru comprendre.
Quel est l’aspect de ta fonction de délégué que tu apprécies le plus?
Je n’ai pas encore beaucoup d’expérience, puisque ça ne fait pas longtemps, c’est une bonne question, je dirais en général c’est beaucoup du travail de terrain, on est beaucoup avec les employés et je pense que la relation avec les employés c’est ce que je préfère, je trouve ça très intéressant et c’est enrichissant et évidemment aussi régler les problèmes avec les patrons c’est intéressant, ça demande plus de fermeté, être un peu plus vif.
Sinon, à l’inverse, quel serait l’aspect de ta fonction que tu trouves le plus difficile?
Présentement, très honnêtement, j’ai présentement un gérant de rayon que je vois à l’extérieur du travail et j’essaye d’être le plus impartial dans ça, mais parfois c’est vraiment difficile. On dirait qu’il essaye de me tester des fois. C’est surtout ça que je trouve le plus difficile, d’avoir à gérer avec ça quelqu’un que je connais et que j’apprécie, mais que dans son rôle présentement non. La même chose avec les employés, c’est sûr que des fois les employés viennent nous voir et ça dépasse un peu le cadre du travail, ils en viennent à raconter leurs problèmes personnels, il faut faire la part des choses là-dedans aussi. Moi ça ne me dérange pas tellement, mais je suis un peu limité parfois avec le temps et les ressources, je ne peux pas répondre à tous les problèmes.
Comment les TUAC 500 t’aident ou t’appuient dans ta fonction de délégué au quotidien?
C’est difficile de répondre parce que j’ai peu d’expérience, mais c’est sûr qu’à date André (son représentant de service) est toujours là pour nous, pour répondre à nos besoins.
À ton avis, comment tes collègues perçoivent ton rôle de délégué?
Il y a une certaine catégorie de personne, plus âgée aussi qui comprennent un peu mieux le rôle, à force d’expérience et tout cela on en vient à mieux comprendre le rôle des syndicats et des délégués, mais je pense qu’il y a encore malheureusement une grande partie des travailleurs qui ne comprennent pas c’est quoi le rôle du syndicat, qui ne comprennent pas très bien le rôle des délégués, j’ai même expérimenté des gens qui croyaient que j’étais une espèce de forme d’autorité quelconque, ce qui n’est absolument pas le cas, je suis un employé comme les autres, c’est plate de devoir faire face à ça. J’essaye évidemment d’expliquer du mieux que je peux ce que c’est un délégué, qu’est-ce que c’est un syndicat et on n’est pas là pour regarder ce que vous faites et si vous faites ça bien ou pas bien. Ce n’est pas ça ma job.
Il y a une méconnaissance de la part de tes collègues?
Oui, je trouve qu’il y a une assez grande méconnaissance, surtout pour ceux qui sont plus jeunes, évidemment.
Selon toi, quelle serait la plus grande qualité qu’un délégué doit posséder?
Je pense que pour être un bon délégué, ça prend une ouverture d’esprit vraiment, si on est moindrement fermé... Il faut vraiment avoir une ouverture d’esprit et une grande écoute, c’est évident, ça va de soi. Je dirais aussi une bonne capacité d’analyse ou de synthèse de ce que ton employé va te dire et transformer ça et d’essayer de répondre le mieux possible avec ce qu’on a ici, notre convention.
Je vais te présenter la liste des compétences recherchées chez un délégué et j’aimerais que tu la regardes et que tu me dises ce que tu en penses?
C’est intéressant, très intéressant, honnêteté et intégrité c’est deux choses que je n’ai pas mentionnées, mais qui vont être très importantes dans le travail d’un délégué. Je ne vois pas rien à redire là-dessus. Je rajouterais peut-être même d’avoir un esprit critique et être capable de bien argumenter et être assez vif, surtout lorsque vient le temps de résoudre des conflits, notamment avec les patrons.
Je vais te présenter la liste des rôles de délégué et j’aimerais que tu me dises selon lequel est le plus important.
Rapidement comme ça, et c’est quelque chose qui m’a beaucoup frappé quand je suis arrivé en poste, «accueillir et intégrer les nouveaux salariés», ça ne se fait absolument pas du tout et puis j’en ai même glissé un mot au propriétaire quand je suis devenu assistant-délégué, il faut que ça soit fait, mais je n’ai pas été pris au sérieux, mais bon... D’après moi c’est un des aspects les plus importants parce que ça ne se fait pas et lorsque ça ne se fait pas, l’employé est complètement laissé à lui-même, je l’ai vécu moi-même quand je suis rentré ici en premier on m’a fait signé un papier, tient tu es syndiqué. Ce n’est pas non plus à la personne qui te fait signer tes papiers de te l’expliquer, ça, je le comprends, c’est au délégué justement de le faire et d’accueillir ses nouveaux employés. Alors ça je trouve que c’est très important et ça manque ici, comme ailleurs je suppose.
Comment décrirais-tu la collaboration avec ta déléguée principale?
Très bonne collaboration, Lucie c’est un peu elle qui m’a fait découvrir le syndicat, dans le sens des TUAC500, parce que j’avais une idée de ce que c’était plus globalement un syndicat, donc Lucie m’a vraiment fait découvrir les TUAC500, on a une très bonne relation, on parle ensemble beaucoup, j’essaye de garder le contact le plus possible, parce que le travail d’équipe entre les délégués c’est quelque chose de très important. C’est une des choses les plus importantes et communiquer, parce que Lucie est là plus de jours et moi plus de soir et les fins de semaine alors souvent on n’aura pas les mêmes informations alors je trouve ça très important d’échanger afin d’être à jour le plus souvent possible. On s’appelle régulièrement, on essaye de faire passer l’information le plus possible, c’est quelque chose que je trouve très important.
Quel serait l’argument «coup de poing» que tu utiliserais pour convaincre un membre de s’impliquer et de devenir délégué?
C’est une grosse question (rires). Dans l’éventualité où il y aurait quelqu’un je dirais que ça prend quelqu’un pour défendre, simplement montrer tout ce qui se passe pendant x nombres de temps dans un magasin et à quel point cette convention-là elle n’est pas toujours respectée et c’est difficile parfois de faire respecter, surtout lorsque ça a été signé pendant 7 ans, et les employés trouvent pas toujours réponse là-dedans, ça à laisser place à plusieurs petites choses qui se font en dessous et qui ne sont pas nécessairement conformes à ce que l’on retrouve dans la convention. Donc, je pense juste de montrer tout ce qui se passe au point de vue du respect de la convention, ça pourrait suffire à éveiller quelqu’un et à lui faire comprendre l’importance des délégués.