Éditorial du président
Qu’en est-il du RRECC et quel est le chemin à parcourir pour le protéger?
Si vous êtes membre du Régime de retraite des employés de commerce du Canada (RRECC), vous avez certainement reçu à la mi-mai une lettre provenant des fiduciaires vous informant des changements qui doivent être apportés afin de sauver le RRECC.
Dans le cas contraire, contactez immédiatement le RRECC au 514 335-1585 ou sans frais au 1 800 363-0580.
Mise en contexte
Les temps sont difficiles pour l'économie canadienne. Les prix du pétrole ont stagné, le dollar canadien est en baisse et l'épargne de même que les taux d'intérêt sont au plus bas. Sur une note plus positive, l’espérance de vie a pour sa part pris la tangente inverse. En effet, les tables de mortalité démontrent clairement que les gens vivent plus longtemps qu’auparavant. C’est assurément une bonne chose. Cependant, tout comme la fluctuation des marchés, cela a un impact considérable sur un régime de retraite.
Les 7 dernières années ont été caractérisées par l'instabilité du marché et cette volatilité continue d'être un défi pour tous les régimes de retraite. Plus particulièrement en 2008 alors que les rendements ont été désastreux et que l’on traversait la pire crise financière depuis les années 80. Ainsi, tous les régimes de retraite des secteurs public et privé en Amérique du Nord ont été touchés. Il était impossible d'éviter les terribles conséquences de la dislocation des marchés.
Par ailleurs, la récession n’a pas simplement touché le marché des valeurs mobilières. Elle a aussi atteint de plein fouet nos grands employeurs. Dans ces conditions, ceux-ci ont cherché à s’en sortir en réduisant le nombre d’heures de travail de leur personnel syndiqué. Voilà ce qui explique que le chiffre total de la cotisation versée par les employeurs a été en deçà des prévisions et que, par ricochet, la somme des fonds dont dispose le RRECC a diminué.
Comment réagir pour contrer les effets de la crise, faire face à la volatilité des marchés et à l’augmentation de l’espérance de vie?
Les fiduciaires du régime ont essayé de réduire le risque et ont travaillé pour stabiliser nos rendements en apportant des corrections au RRECC en 2008. Autrement, la situation aurait été beaucoup plus catastrophique lors du 2e krach en 2010.
Bien qu’ils aient eu un certain succès, d'autres changements devaient être faits pour soutenir la viabilité à long terme du RRECC. Cependant, pour effectuer des modifications à un régime de retraite pancanadien comme le nôtre, celui-ci doit être en conformité avec les lois de toutes les provinces. Ce qui s’avère être une tâche titanesque puisque les lois et règlements du Canada en matière de régimes de retraite ne sont pas harmonisés d’une province à l’autre, non plus qu’entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. (Loi de l’impôt sur le revenu, Loi sur la protection des salariés, droit de la famille, Loi de la sécurité de la vieillesse, etc.). Au Québec, ce n’est qu’en avril 2015 que le projet de loi permettant de sauver le RRECC fut accepté.
Le chemin à parcourir
Les fiduciaires ont développé un plan qui vise à financer le déficit du régime ainsi qu’une réserve pour éviter de se retrouver, autant que faire se peut, dans la même situation dans le futur. Ce plan présente différentes options en fonction de l’unité de négociation et de votre employeur.
Pour ce qui est du déficit accumulé, celui-ci sera amorti sur une période de 15 ans. Autrement dit, on pourrait le considérer comme une hypothèque.
Pour comprendre le fonctionnement de votre régime de retraite, je vous invite à lire attentivement l’article de Robert Armstrong, secrétaire-trésorier des TUAC 500 à la page 4 du Trait d’Union de l’été 2015.