Éditorial du président

Lèves-Tôt Syndicaux CONTRE Couche-Tard Académie !

La chronique de J.Jacques Samson, dans le Journal de Montréal du 20 septembre dernier ne peut pas être passée sous silence. Tout ce qu’on y lit nous porte à croire que son auteur est un adepte du sophisme. Hé oui... Nous, « de basse scolarité ou autre (...) » comme nous qualifie le chroniqueur, savons au moins lire et nous comprenons que son argumentation est bourrée de sophismes. Ses arguments sont faux et de mauvaise foi ! Je vais vous dire pourquoi.

Faux... d’affirmer que tous les emplois chez Couche-Tard ou Walmart constituent une école de la vie.

À l’en croire, les jeunes qui s’y trouvent devraient payer pour y « étudier » ? Ou ils devraient dire « Merci Boss ! - pour l’arbitraire de votre gestion, les mauvaises conditions de travail et la menace constante que notre succursale ferme. »... puisque c’est ce qui leur arrive s’ils demandent, un tant soit peu d’améliorer leur sort, en se syndiquant. Avec un tel discours, on est pas loin d’la p’tite bière chaude du personnage d’Yvon Deschamps...

Faux... d’affirmer que les personnes qui « font carrière » dans l’alimentation le font parce qu’elles sont toutes non éduquées (...)». Ma propre famille : mon père, mon épouse et moi-même, nous avons fait carrière dans l’alimentation. Nous y avons bien gagné nos vies et nous avons tous défendu nos droits en militant syndicalement ! De nos jours, la spécialisation des tâches dans nos secteurs exige, à tout le moins, un diplôme d’études secondaires; du perfectionnement en cours de carrière. De plus, un pourcentage grandissant de nos jeunes sont diplômés du collégial ou de l’université. Et c’est tant mieux !

Faux... de laisser croire que nous encourageons le décrochage scolaire et décourageons les programmes de formation des emplois à faible employabilité. C’est tout le contraire ! Aux TUAC, nous encourageons la formation continue, notamment avec le CFACQ dont nous avons appuyé la création, de même que par des Bourses d’études distribuées chaque année. Et nous sommes partenaires à part entière du CSMOCA et de Détail Québec, où, au côté d’employeurs plus ouverts que ceux cités par Samson... nous travaillons au perfectionnement de la main-d’œuvre. Hé oui ! Syndicalisme et perfectionnement, c’est loin d’être incompatible !

Faux... de prétendre que nous, des syndicats, défendons des travailleurs et des travailleuses « par luttes idéologiques, voire socialistes (...) ou politiques (...) ». Non, mais !... Le chroniqueur se croit-il dans les années 1970 ? A-t-il besoin d’un cours « d’histoire du syndicalisme nord-américain 101 », pour se rappeler que le syndicalisme est né, en Amérique, pour défendre les travailleurs et travailleuses contre les abus du capitalisme parce qu’il était « sauvage » ? Où voit-il qu’on l’a fait disparaître... ? A-t-il besoin qu’on lui rappelle que le droit de s’associer en syndicat existe dans nos deux chartes canadienne et québécoise et dans notre Code du travail. Nous croyons qu’il faut que se civilise l’arbitraire dans la gestion des entreprises. Nous y travaillons en bons citoyens, respectueux des droits dans nos sociétés démocratiques ! Contrairement au chroniqueur, nous croyons que les jobs de porteur d’eau, au Québec ou au Canada, cela ne devrait plus exister.

Faux... de clamer à répétition, que l’unique but des syndicats est de faire de l’argent avec les cotisations des membres et que nous n’en rendons pas compte ouvertement. Prenons un langage que peut comprendre le chroniqueur, pour le lui expliquer clairement : dans nos assemblées générales, ce sont nos membres qui décident. Régulièrement, ce sont nos membres qui élisent leurs dirigeants syndicaux.

Les employés de Couche-Tard ou de Walmart peuvent-ils en faire autant et élire leurs grands patrons, ou peuvent-ils même contester une décision de leurs directeurs de magasin...?

On pourrait continuer longtemps à détricoter ces faussetés... Nous aimons mieux rappeler à Monsieur Samson que nous sommes fiers de servir nos membres et que, grâce à leurs cotisations mises ensemble, les TUAC 500 :

  • Négocient de bonnes conventions collectives;
  • S’emploient à leur procurer de meilleures conditions de santé et de sécurité au travail;
  • Font respecter leurs droits, en posant grief, lorsqu’il le faut; un mécanisme patronal/syndical négocié qui a fait ses preuves;
  • Siègent à des lieux de concertation avec des groupes d'employeurs - ceux-là plus ouverts - pour négocier des avantages sociaux décents, compatibles avec la rentabilité des entreprises et le bon service aux consommateurs.

Je tiens à le réaffirmer en conclusion : les faux arguments de cette chronique du 20 septembre dernier, constituent un frein au progrès du travail dans
notre société. Un frein que la parole et l’action syndicale vont toujours réfuter collectivement !

À « Couche-Tard Académie », nous préférons sans hésitation privilégier les « Lèves-Tôt syndicaux ».

VRAI...  syndicalisme,  éducation et respect au travail sont nos objectifs !